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5 questions à Alexandra Michat, correspondante en Asie du Sud-Est

Focus sur le développement durable en Asie du Sud-Est

Alexandra a fait ses premiers pas en Asie en 2011. Passionnée par le voyage et le développement d'initiatives communautaires, elle est détentrice d'un Master en Développement, Coopération et Relations Internationales et d'un Master Recherche en Droit Public. Alexandra a une expertise professionnelle de plusieurs années dans le secteur public et les organisations à but non lucratif. Elle contribue à faire avancer le programme de développement durable en Asie.

Il est primordial de partager avec les voyageurs des informations utiles sur les coutumes locales, la bienséance, afin que les échanges entre voyageurs et habitants soient respectueux, enrichissants et réussis.

1- Parmi nos représentants à destination, vous êtes parmi les plus engagés dans le domaine du tourisme responsable. Quelle est l’origine de cette orientation ?

Depuis 1993, le tourisme responsable est au cœur de nos valeurs. Étant basés en Asie, nous sommes témoins des mutations économiques, écologiques et culturelles quotidiennes qui affectent les différents pays de cette zone. Nous avons donc très rapidement pris conscience que nous étions dans une position privilégiée et que nous avions la responsabilité de participer à la protection de notre environnement et des cultures locales, qui représentent de véritables attraits pour les voyageurs. Nous travaillons au quotidien avec les personnes qui vivent localement des revenus générés par le tourisme et avec lesquelles nous pouvons agir pour favoriser un développement durable de notre secteur. Pour cela, nous nous sommes engagés à partir de 2011 dans la mise en place d’un fonds d’assistance pour les initiatives locales. Celui-ci a été créé sous la forme d’une fondation, à laquelle nous reversons une partie de nos profits qui sont redistribués directement aux acteurs locaux du développement, pour intervenir sur des champs aussi divers que la santé, l’éducation, la gestion des déchets, etc. En 2014, nous avons pris la décision de travailler à l’obtention d’une certification « Tourisme responsable » afin d’être plus rigoureux dans notre approche, plus transparents sur nos impacts et sur nos résultats envers l’ensemble de nos partenaires. Évidemment, cela n’aurait pas pu être rendu possible sans le soutien et l’accompagnement de nos actionnaires et dirigeants qui sont convaincus de l’importance de ce sujet.

2- Vous devez gérer des milliers d’acteurs dans la chaîne de service touristique. Comment est-il possible de contrôler le respect des critères responsables ?

En effet, nous avons de très nombreux partenaires car nous nous adaptons aux demandes de nos clients afin de proposer des séjours sur mesure. Nous souhaitons également que chacun de nos employés soit acteur et ambassadeur de notre politique responsable. Pour cela, nous avons créé de nombreux outils internes qui sont adaptés à leurs rôles dans l’entreprise et qui permettent de contribuer aux objectifs de notre démarche. Il s’agit notamment de grilles d’évaluation avec nos critères responsables permettant d’inspecter sur le terrain la conformité des hôtels et des excursions que nous proposons. Elles nous permettent aussi d’identifier des bonnes pratiques réplicables ailleurs. Nous mettons en avant dans nos communications ceux qui obtiennent les meilleurs résultats et que nous considérons comme étant les plus responsables. Cela nous permet d’encourager et d’accompagner les différents acteurs à suivre les exemples qui fonctionnent le mieux. Dans cet objectif, nous organisons des formations à destination des hôtels, des guides et des chauffeurs, ainsi que de nombreux évènements tels que des rencontres, des séminaires, des soirées de remerciements, des jeux, etc. Nous avons également recruté des personnes dédiées à la mise en place de notre politique responsable, qui sont en charge de la formation des équipes et doivent s’assurer que les produits touristiques que nous développons respectent nos engagements éthiques et responsables. Nos coordinateurs locaux travaillent main dans la main avec tous les services pour vérifier que les procédures sont respectées, identifier les points d’amélioration et les mesures correctives à apporter en cas de dysfonctionnement.

3- Constatez-vous une amélioration sur le sujet durable au niveau des populations locales ou des voyageurs ?

Nous observons une demande de plus en plus importante sur les sites et hôtels identifiés comme responsables, ainsi qu’une réelle prise de conscience locale des enjeux liés à la crise climatique. Depuis plusieurs années, nous mesurons et compensons notre empreinte carbone afin d’atteindre la neutralité carbone. Plus récemment, nous avons travaillé sur le calcul de l’empreinte carbone des voyageurs lors de leurs séjours en Asie et nous proposons de la compenser. Nous sommes convaincus de l’impact environnemental positif que cela peut avoir et de l’intérêt croissant des voyageurs sur ce sujet. Il reste encore beaucoup à faire dans l’ensemble du secteur pour réduire les conséquences négatives du tourisme, cependant une volonté de faire bouger les lignes se fait fortement ressentir en Europe comme en Asie. D’autre part, la société civile est également de plus en plus active en Asie et mobilisée autour de la préservation de l’environnement, et de nouveaux modes de consommations commencent à émerger. Des initiatives visant à réduire les déchets plastiques, encourager les productions locales, soutenir les savoir-faire traditionnels sont menées par de nombreuses organisations et notamment des hôtels, entreprises locales de tourisme, etc. Il existe de plus en plus de formations, de conseils et d’accompagnement sur le sujet, ce qui permet de voir émerger de très belles initiatives.

4- Pourriez-vous citer quelques exemples d’actions efficaces au bénéfice des communautés locales ?

Il existe de nombreux moyens de s’engager pour un tourisme plus responsable et permettant de soutenir les communautés locales, et notamment les plus défavorisées. Avant tout, il est primordial de partager avec les voyageurs des informations utiles sur les coutumes locales, la bienséance, afin que les échanges entre voyageurs et habitants soient respectueux, enrichissants et réussis. Ensuite, il y a par exemple l’achat de cadeaux ou souvenirs dans des magasins associatifs dont les revenus sont reversés directement à des artisans et des programmes communautaires. De nombreux centres de formation pour les jeunes ont ouvert des restaurants d’apprentissage, dans lesquels les élèves apprennent la cuisine et le service. Ils sont l’occasion pour les voyageurs de goûter à la gastronomie locale et de soutenir ces jeunes en formation. On trouve aussi de nombreux projets de protection des animaux en voie de disparition ou menacés ouverts aux voyageurs et dont les revenus permettent de financer les soins aux animaux et des emplois locaux. Enfin, des associations ou des artisans ouvrent aussi leurs portes à des voyageurs pour la réalisation d’ateliers qui permettent de découvrir des savoir-faire et de rémunérer les personnes impliquées. C’est aussi l’une de nos missions les plus délicates : identifier les associations qui font preuve de transparence dans la gestion de leurs activités, afin de nous assurer que les revenus qui sont générés seront utilisés à bon escient.

5- Et pour demain, quel est votre rêve en termes de tourisme responsable ?

Pour demain, nous souhaiterions encourager les voyageurs à s’aventurer encore plus hors de sentiers battus et à ouvrir leurs horizons pour désengorger certaines zones et faire bénéficier des revenus du tourisme des endroits considérés aujourd’hui comme alternatifs. Aussi, nous aimerions que les voyageurs incluent de manière plus systématique dans leurs critères de choix des exigences sociétales et environnementales. Cela pourrait se traduire par le choix des hôtels ou en restant plus longtemps dans un même endroit pour mieux s’en imprégner et limiter son impact environnemental. Enfin, que les voyageurs s’engagent pour soutenir le tissu économique et associatif local en prenant conscience qu’en ayant le privilège de voyager, ils peuvent aussi fortement aider ceux qui en ont le plus besoin.

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